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Réunion mardi 16 mai à 20h30
Salle René Couillaud à St Sébastien sur Loire (Sud de Nantes)
Depuis le Moyen-Âge, l’hôpital, l’hospice sont des lieux d’accueil des grandes victimes sociales. C’est aussi un lieu de pratique médicale et d’expérimentation, d’école.
L’hôpital n’est pas un lieu de naissance ; l ’accouchement relève de l’accompagnement, pas de la charité et ne se passe à l’hôpital qu’en cas de grave problème.
Cependant, le début de l’urbanisation fait naître une catégorie de femmes seules, sans famille, sans abri pour accoucher . C’est alors que les maternités hospitalières et les professionnels pour ces lieux apparaissent.
L’extension de la misère sociale dégrade les conditions d’accueil dans les maternités. En 1869, la Société médicale des hôpitaux demande la fermeture des grandes maternités, lieu de surmortalité par rapport aux accouchements à domicile, et il est préconisé de développer l’aide pour les accouchements à domicile et de réduire la taille des établissements hospitaliers destinés aux naissances.
Mais, pour un certain nombre de praticiens, les maternités hospitalières constituent un lieu de formation pour les médecins et les sages-femmes très important, qu’il ne faut pas supprimer.
La science prend le pas sur le savoir des sages-femmes, les hôpitaux sont transformés en petites unités où sont séparées les différentes pathologies. L’amélioration des conditions de vie et sanitaires rendent l’hôpital moins « meurtrier » qu’avant ; les sages-femmes sont plus nombreuses et elles exercent dans des « maisons de naissance » pour les femmes sans logis ; une grande partie des accouchements continuant de se faire à domicile.
Le développement des pratiques médicales entourant l’accouchement, dont l’apparition du stéthoscope obstétrical rapidement rendu indispensable au suivi de grossesse, va asseoir l’autorité du corps médical. Les accoucheurs des hôpitaux vont imposer leur tutelle aux sages-femmes.
Entre 1920 et 1970, le foyer famillial cesse d’être le lieu de naissance des enfants, avec une accélération de ce phénomène à partir de l’après-guerre (2e Guerre mondiale). En effet, c’est à cette période que commencent « l’état-providence », la Sécurité sociale et le remboursement de 14 jours d’hospitalisation pour une mère lors de son accouchement. Cela signifie pour la femme que, durant 14 jours, elle disposera de personnel pour son suivi médical et celui de son bébé, sera logée, nourrie, aucune tâche ménagère ne lui sera assignée, alors qu’en accouchant à la maison, elle garde toute la charge de sa famille et de son logement et ne peut pas se reposer. Cet argument a largement été développé en cette période d’après-guerre.
A l’heure actuelle, 1% des naissances ont lieu hors maternité, dont environ 600 à 700 sont réellement prévues à domicile, les autres arrivant en voiture, ambulance… L’accouchement prévu à domicile est un phénomène qui reste donc très marginal, suivi par un nombre de praticiens très réduit, d’autant plus depuis la suppression des assurances couvrant leurs activités. Cependant, il en est de plus en plus sujet dans des articles, des reportages…
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